Comment les soft skills s’imposent dans la pédagogie ?

Comment les soft skills s’imposent dans la pédagogie ?

Depuis quelques temps l’anglicisme soft skills s’est largement imposé comme un terme clé dans l’environnement R.H des entreprises. Il intéresse les recruteurs, les centres de formation et les tuteurs professionnels car au-delà des aptitudes techniques mesurables et quantifiables (les hard skills) de l’élève ou du candidat, il permet de situer ce dernier au cœur d’une approche plus globale.
Il n’y pas encore si longtemps, on parlait de savoir-être que l’on distinguait bien du savoir-faire. Avec les soft skills, on est dans ce même genre d’idées mais avec une nuance de modernité.

1) En quelques mots, la notion de soft skills dans l’entreprise :

Aussi, voici une liste de 10 soft skills proposées par le Huffington Post dans un de ses articles parus sur son blog. Ainsi on peut inclure dans cette liste :

  1. Sens de l’organisation
  2.  Adaptabilité
  3. Autonomie
  4. Fiabilité
  5. Rigueur
  6. Facilités de communication
  7. Esprit d’équipe “virtuel”
  8. Gestion du stress
  9.  Prise d’initiative
  10. Empathie/écoute
    Source : blog du Huffington Post publié le 15/03/2021 par Pauline Lahary PDG de myCVfatory

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Et j’aimerais ajouter à cette liste, la créativité, le sens de la persuasion et la constance. Après tout, pourquoi pas ? Surtout lorsque ces capacités et qualités sont perçues comme des apports positifs et valeurs ajoutées dans une équipe ou dans le cadre d’une relation commerciale.

2) Comment intégrer les soft skills dans la pédagogie (au travers d’exemples) ?

A la fois analysées et intuitives, les soft skills sont devenues partie intégrante de la pédagogie et le rôle du formateur est de travailler dans ce sens.

Alors je prends trois exemples réels « d’élèves », âges et situations distinctes :

  1. une lycéenne
  2. un étudiant en fin de cycle d’ingénieur
  3. un salarié d’entreprise

Dans le cas de notre lycéenne à qui j’ai demandé un petit point de vue sur les cours d’anglais avec moi pour les besoins de cet article, voici ce qu’elle me dit :
« Des cours adaptés en fonction de l’élève, de son niveau, de sa compréhension et de son apprentissage. En individuel ou en groupe ( via la visioconférence), l’oral est très présent. Les cours en groupes sont prévus avec des thèmes et exercices qui sont évoqués plusieurs jours avant le cours et les cours individuels sont faits en fonction de l’élève et de ce qu’il / elle veut travailler et approfondir. Mes notes ont bien remonté. J’ose prendre la parole en cours et je commence à bien aimer l’anglais. »

Qu’est venue chercher cette lycéenne à l’esprit déjà bien créatif ? Une remise à niveau certes mais aussi… de la rigueur, de la méthode (sens de l’organisation) et un raisonnement analytique.
Et comment cette lycéenne appréhende t’elle l’anglais à présent ?… Plus à l’aise, elle a donc gagné en autonomie, gère mieux son stress et donc a pris confiance en elle. Pari gagné !

Deuxième cas. Un étudiant en dernière année d’une école d’ingénieur. Un étudiant brillant et prometteur mais sans le TOEIC il ne pouvait prétendre à son diplôme. La situation devenait critique. Aussi sur plusieurs mois j’ai accompagné cet esprit ultra rationnel très à l’aise en équations mais moins naturellement porté sur la logique linguistique. Aborder le TOEIC lui a demandé de tels efforts qu’il a dû travailler sans relâche pour finalement atteindre ses objectifs. Au-delà de la certification qui lui a permis d’intégrer un confortable début de carrière, il a gagné en organisation, gestion du stress (il a su dépasser ses limites), en prise d’initiatives et évidemment en confiance en lui. Et sans oublier que son succès a forcément influé positivement sur son relationnel au sein d’une équipe.
Qu’était venu chercher cet étudiant désillusionné, prêt à tout abandonner ? Quelqu’un capable de l’aider à dépasser ses limites, de lui donner outils et autonomie et de lui faire confiance.

Et enfin, dernier exemple… celui de ce salarié qui espérait retrouver un niveau après des années de non pratique de l’anglais. Il préférait une approche directe, au travers d’un anglais purement conversationnel. De l’anglais détente en quelque sorte. Aussi dans ce même esprit, ce fin cuisinier plein d’humour m’a proposé de témoigner de façon amusante :
« Une formatrice à la personnalité singulière avec un enseignement tout aussi singulier, alliant méthodologie, écoute et adaptation. Tout ceci saupoudré d’un zeste d’humanité. Vous mixez et vous obtenez un shake pour un apprentissage réussi ».
Indéniablement les soft skills que ce salarié était venu chercher est la mise en confiance, la fiabilité et l’empathie. Sans cela il n’aurait peut-être pas autant aimé nos échanges et su apprécier ses progrès. Dans le monde du travail, il aura donc acquis une meilleure facilité de communication et une plus grande confiance en lui.

3) Vers un enseignement des soft skills au moyen d’une approche soft skills ?

La réponse à un enseignement en pointe est justement celle d’avoir saisi les enjeux des entreprises et d’enseigner une matière non pas uniquement dans la finalité d’un programme mais avec la vision plus large de l’individu et de ses atouts.
Aussi le formateur se doit lui-même de travailler en équipe avec ses « élèves » et de leur transmettre tout un panel de ses compétences, valeurs et points forts. A l’inverse il est intéressant (et à mon sens, nécessaire) qu’il se nourrisse de leurs forces et autres soft skills afin de positionner l’apprentissage à un niveau optimal. 

Hard skills, soft skills, tous ces nouveaux termes et bien d’autres, montrent à quel point la formation se mondialise, s’uniformise, se standardise même mais garde néanmoins ce fond de mystère qui n’a pas fini de nous surprendre et de nous passionner.

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